"Les Adieux à la Reine": comme un goût d'inachevé

J'ai eu la chance de voir ce film lors d'un Label Spectateurs UGC. Le genre d'événement quitte ou double, où tu peux tomber sur un film génial...ou sur un film spécial.

Lors de mon premier label j'avais vu "The Lady" en avant-première: ça tombait bien, je voulais absolument le voir!

Cette fois-ci, je suis tombée sur un film dont je n'avais même pas entendu parler. Les Adieux à la Reine.


Dès la première seconde du film, une date apparaît à l'écran. 14 juillet 1789. Le décor est planté, et le public (qui donc ce soir là n'avait aucune idée du film qu'il allait voir) comprend très vite que ce film parlera de Versailles, de la Révolution et de Marie-Antoinette.

Nous découvrons les actrices au fur et à mesure: Léa Seydoux, assez spéciale dans ce film; Diane Kruger, magnifique en Marie-Antoinette; et Virginie Ledoyen, qu'on ne voit pas souvent, mais alors quelles apparitions! Au bout de quelques minutes, je suis conquise. A vrai dire, ce n'était pas bien compliqué, la Révolution Française est une période qui me fascine. Et je ne me lasse pas des films sur Versailles et Marie-Antoinette.

Pour mon chéri, malheureusement, c'est une autre affaire.

Voici le synopsis Allociné de ce film:
En 1789, à l’aube de la Révolution, Versailles continue de vivre dans l’insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s’enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés.  

Et ce résumé est tellement vrai! On est frappés par l'insouciance, pire, l'ignorance totale dont sont frappés les gens à la Cour de Versailles. Les vagues de panique viennent et s'en vont, les gens font leurs affaires puis semblent oublier le danger, bref c'est la débandade...avec le résultat qu'on connaît.

Dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé ce film. J'étais heureuse de l'avoir vu lors du Label, car même si le thème me "parle", je ne pense pas que je serai allée le voir par moi-même. Alors que ce film mérite qu'on parle de lui! Pour une fois, on s'intéresse à Marie-Antoinette par un angle différent: à travers les yeux de sa lectrice et plus fidèle admiratrice. Un parti pris original, même si la torpeur de la jeune Sidonie est souvent insupportable et ennuyante. Je m'amusais d'ailleurs assez des sautes d'humeur de Marie-Antoinette qui retombent sur sa naïve lectrice...

Quant aux décors, difficile de faire la fine bouche devant le château de Versailles! Le film se situe essentiellement dans le château et le petit Trianon. Cela renforce le sentiment "d'enfermement" que subissaient les gens à la Cour. Reclus dans leurs appartements, ils ne comprenaient pas la dure réalité qui frappait le peuple. Les costumes m'ont évidemment également beaucoup plu! Je bave toujours devant ces immenses robes à crinoline et à corsets. Et même si l'actrice principale ne change quasiment jamais de tenue, on peut s'extasier sur celles de la Reine!

Malheureusement, ce film qui commençait si bien, est gâché par une fin inexistante. Les réalisateurs ont certainement voulu faire passer un message et nous laisser dans l'ignorance (on y revient toujours), mais j'ai trouvé cela beaucoup trop abrupt! Moi qui était prête à pardonner les quelques longueurs du film, j'avoue que ce final bâclé m'a refroidi.

En résumé, n'hésitez pas à aller voir ce film si la période de la Révolution vous intéresse. Le film s'attaque à Marie-Antoinette avec un angle assez... particulier, et nous offre de jolies images. Cependant j'ai trouvé Léa Seydoux assez perturbante et agaçante (mais cela fait partie de son rôle d'admiratrice aveuglée). Les longueurs pourraient décourager les spectateurs venus là par "curiosité" (je dis ça par expérience!) alors réfléchissez bien avant d'y aller!