mercredi 11 juin 2014

Black Mirror : le petit écran au service de l'horrible vérité


J'ai beau me définir comme une spécialiste des séries TV, ou au moins comme une fan éclairée du petit écran, il m'arrive de louper de bien belles séries, par manque de temps, tout simplement. Mais quand on me conseille un show, cela ne tombe jamais dans l'oreille d'une sourde comme pour "Black Mirror", dont on m'a parlé en avril dernier. J'avais certes entendu dire beaucoup de bien du show british, mais rien ne m'avait préparé à un tel choc télévisuel !


Rien que la forme de la série est originale. Ici, pas de saisons de 22 ou 13 épisodes, mais plutôt de 3 épisodes de 43 minutes chacun, avec des histoires et un casting bien distincts. Et oui, "Black Mirror" est une série d'anthologie, c'est-à-dire une série dont les épisodes ne sont liés entre eux que par un même grand thème (ici le danger des écrans et de la technologie, devenue une drogue), sans personnages récurrents. Parmi les séries d'anthologie les plus connues, on peut citer "Les contes de la crypte" et "Les maîtres de l'horreur", ou encore "True Detective" qui a adopté le format de l'anthologie par saison.

Forcément, ça m'a changé des séries habituelles ! Rafraichissant, ce format permet de renouveler le plaisir à chaque épisode mais aussi de laisser son esprit divaguer à la fin de chaque histoire. Sans aucune suite à attendre, le téléspectateur imagine lui-même un second épisode. Alors certes, cela peut être frustrant, surtout quand on a adoré l'un des épisodes, son univers et ses personnages (on retrouve par exemple Domhnall Gleeson de "Il était temps" et Hayley Atwell, prochaine héroïne du show "Agent Carter"), mais c'est comme ça !

Quant au thème des épisodes, il est (malheureusement) parfaitement dans l'air du temps. En effet, "Black Mirror" parle des écrans devenus omniprésents dans nos vies et de l'addiction qui se développe face aux nouvelles technologies et aux réseaux sociaux. En observant les pratiques d'aujourd'hui et en les intensifiant, voire en les poussant à l'extrême, le créateur Charlie Brooker imagine comment tout cela pourrait se retourner contre nous demain dans quelques années. Il dénonce le voyeurisme, la course aux scoops des médias, l'envie de briller à la télévision, nos vies entières racontées sur le net ou encore les émissions de télé-réalité à la limite de la décence et de la morale. Et croyez-moi, il y a de quoi faire avec de tels sujets !

Vu que chaque épisode est différent et unique, on le découvre avec excitation, le savourant minute après minute en attendant le retournement de situation ou la chute. Mais on a beau être fasciné par les histoires, il faut avouer que l'ensemble est assez déprimant. Après avoir regardé les deux saisons en une soirée (6 x 43 minutes, faites le calcul), je me suis sentie vidée, choquée de voir que "Black Mirror" n'est jamais vraiment loin de la terrible vérité. Malheureusement, c'est une chose de réaliser qu'on est bien trop collé à nos smartphones ou à nos réseaux sociaux, et c'est une autre de s'en éloigner vraiment.


En attendant de voir les nouvelles technologies tourner au cauchemar, je vous conseille vivement cette série, à la fois angoissante, poignante, effrayante, excitante, émouvante, bref... brillante.

Dernière précision, le show est enfin passé en France, sur la chaîne France 4, de mai à début juin : les épisodes sont donc disponibles en vidéo, à moins que vous ne craquiez sur les DVDs (en provenance d'Angleterre).

2 commentaires:

  1. Ton article est généralissime :). J'aimerais que cette série soit bien plus connue, car elle le mérite !

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    1. Merci ! :D Pour l'instant tu fais du très bon boulot pour la faire connaître !

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